Imbu à l’excès des privilèges que lui confère son âge très avancé, le « pape du Sopi » veut tirer profit plus que la raison sociale n’en peut tolérer de son prestige gérontocratique. Les preuves d’une telle aberration sont légion et prennent malheureusement une ampleur tragique dans les relations du vieil homme avec le président Macky Sall. En effet, depuis sa perte du pouvoir en 2012, le tombeur du régime socialiste ne s’est jamais entouré de précautions inutiles pour traiter son ancien « fils idéologique » avec une indélicatesse qui frise le mépris. Evidemment cette inélégance hypertrophiée prend sa source dans le fait que pour Me Wade, l’actuel locataire de l’avenue Roume reste et demeure un simple ancien membre de « son » troupeau politique, une brebis égarée à laquelle il ne peut gratifier que d’un discours moralisateur, policier, aux fins de la contraindre à revenir dans les rangs.
Il y a donc, pour ainsi dire, fort à parier que c’est ce paternalisme rugueux, de mauvais aloi, qui explique l’étonnante radicalisation du président Macky Sall vis-à-vis des actes d’opposant posés par Me Wade et ses affidés qui se reconnaissent dans ses agissements si peu élégants.
Wade est encore incapable de traiter Macky Sall, non pas comme un « fugitif », un « paria », un renégat, mais comme l’incarnation la plus élevée de la République ; quelqu’un qui tient entre ses mains les rênes d’une nation tout entière. Cet écran fumeux et fumant n’a que trop brouillé la visibilité dans la cohabitation entre le pouvoir et la frange la plus représentative de l’opposition. Et tant que le « Berger » des Libéraux s’éternisera dans cette condescendance outrageante, injustifiée, les tentatives pour arrondir les angles auront toutes les chances de rester lettre morte.
A vrai dire, il ne s’agit pas d’un quinquagénaire inculte et irresponsable faisant face à un vieillard expérimenté et auréolé de sa sagesse multiple ; il s’agit d’un ancien opposant, âpre et irréductible, qui a été ravalé, une fois de plus, dans cet espace de galère qu’il connaît bien et qui, par élégance républicaine, devrait se donner les moyens d’observer un minimum de correction vis-à-vis de son jeune tombeur dans l’arène des urnes.
L’appel de Serigne Basse Abdou Khadre, si noble et si lucide soit-il, ne pourrait produire l’effet escompté que si les protagonistes prennent conscience que l’intérêt supérieur de la nation doit être rigoureusement inscrit au dessus de leurs empoignades crypto personnelles. Malheureusement, cet objectif consistant à placer « la patrie avant le parti » sera d’autant plus difficile à atteindre qu’il y a au cœur du débat un acteur passif (en l’occurrence Karim Wade) qui continue d’être un lourd point d’achoppement dans l’horizon si improbable déjà de futures concessions. En effet, si Wade n’est pas dans les dispositions de parapher un quelconque document de « paix des braves » qui ne prendrait pas en compte l’élargissement de son fils, Macky Sall, de son côté, n’a jusqu’ici montré aucune disposition allant dans le sens de libérer le seul « gros poisson » que les filets de sa fameuse traque ont pris.
Comme quoi l’appel de Serigne Basse, dans le contexte actuel, a une valeur quasi sacrée, mais hélas, a peu de chances de rencontrer un succès véritable. Jamais notre pays n’a eu autant besoin de respirer les douces senteurs de la paix. Nous sommes à un tournant où l’expertise politique a besoin de se débarrasser des démons de la division qui l’habitent fatalement pour baliser les grands boulevards où se reconstruira un Sénégal qui ne serait plus jamais ravalé dans une place si peu honorable dans des classements consacrés aux pays les plus pauvres du monde (suivez mon regard !). Mais une telle perspective risque fort bien de rester dans l’ordre de l’utopie puisque nous vivons dans un pays où les caciques politiques nous imposent des sacrifices inimaginables, oubliant que le tablier déguerpi, un Tahibou Ndiaye ou un certain Toussaint Manga, ont exactement la même valeur sociale que le fils unique d’un ancien président qu’on accuse de tous les K(A)RIM…
Edouard
Il y a donc, pour ainsi dire, fort à parier que c’est ce paternalisme rugueux, de mauvais aloi, qui explique l’étonnante radicalisation du président Macky Sall vis-à-vis des actes d’opposant posés par Me Wade et ses affidés qui se reconnaissent dans ses agissements si peu élégants.
Wade est encore incapable de traiter Macky Sall, non pas comme un « fugitif », un « paria », un renégat, mais comme l’incarnation la plus élevée de la République ; quelqu’un qui tient entre ses mains les rênes d’une nation tout entière. Cet écran fumeux et fumant n’a que trop brouillé la visibilité dans la cohabitation entre le pouvoir et la frange la plus représentative de l’opposition. Et tant que le « Berger » des Libéraux s’éternisera dans cette condescendance outrageante, injustifiée, les tentatives pour arrondir les angles auront toutes les chances de rester lettre morte.
A vrai dire, il ne s’agit pas d’un quinquagénaire inculte et irresponsable faisant face à un vieillard expérimenté et auréolé de sa sagesse multiple ; il s’agit d’un ancien opposant, âpre et irréductible, qui a été ravalé, une fois de plus, dans cet espace de galère qu’il connaît bien et qui, par élégance républicaine, devrait se donner les moyens d’observer un minimum de correction vis-à-vis de son jeune tombeur dans l’arène des urnes.
L’appel de Serigne Basse Abdou Khadre, si noble et si lucide soit-il, ne pourrait produire l’effet escompté que si les protagonistes prennent conscience que l’intérêt supérieur de la nation doit être rigoureusement inscrit au dessus de leurs empoignades crypto personnelles. Malheureusement, cet objectif consistant à placer « la patrie avant le parti » sera d’autant plus difficile à atteindre qu’il y a au cœur du débat un acteur passif (en l’occurrence Karim Wade) qui continue d’être un lourd point d’achoppement dans l’horizon si improbable déjà de futures concessions. En effet, si Wade n’est pas dans les dispositions de parapher un quelconque document de « paix des braves » qui ne prendrait pas en compte l’élargissement de son fils, Macky Sall, de son côté, n’a jusqu’ici montré aucune disposition allant dans le sens de libérer le seul « gros poisson » que les filets de sa fameuse traque ont pris.
Comme quoi l’appel de Serigne Basse, dans le contexte actuel, a une valeur quasi sacrée, mais hélas, a peu de chances de rencontrer un succès véritable. Jamais notre pays n’a eu autant besoin de respirer les douces senteurs de la paix. Nous sommes à un tournant où l’expertise politique a besoin de se débarrasser des démons de la division qui l’habitent fatalement pour baliser les grands boulevards où se reconstruira un Sénégal qui ne serait plus jamais ravalé dans une place si peu honorable dans des classements consacrés aux pays les plus pauvres du monde (suivez mon regard !). Mais une telle perspective risque fort bien de rester dans l’ordre de l’utopie puisque nous vivons dans un pays où les caciques politiques nous imposent des sacrifices inimaginables, oubliant que le tablier déguerpi, un Tahibou Ndiaye ou un certain Toussaint Manga, ont exactement la même valeur sociale que le fils unique d’un ancien président qu’on accuse de tous les K(A)RIM…
Edouard